Une dernière cigarette ?
Voila ma dernière volonté, au moment de monter vers l'échafaud, une cigarette pour voir ma vie se réduire en fumée grise.
L'interdiction de fumer dans les endroits publics est trouvée très sévère, comme une violation des libertés individuelles. Les journalistes (fumeurs eux-mêmes, n'est-ce pas M. Demorand) se plaignent et deviennent les portes paroles de citoyens mécontents et soucieux de préserver un espace de vie qui semble se réduire devant les panneaux sens interdit de plus en plus nombreux.
Mais j'ai l'impression que le débat est pris à l'envers, de plus en plus. Où est la liberté quand on peut se faire intoxiquer par des fumeurs à une terrasse de café, dans un restaurant, pire sur son lieu de travail ! Et merci de ne pas me donner les arguments primaires : mais si on leur demande, ils écrasent leur cigarette, ils sont si sympa les fumeurs. Mais les cigarettes qu'ils ont fumées il y a cinq minutes et dont les mauvaises fumées continuent de polluer l'air, il suffit de leur demander gentiment d'aller voir ailleurs ?
Soyons un peu sérieux. Rappelez vous les voitures fumeurs de la sncf, les cinémas et autres commerces du temps où on pouvait y fumer. N'est-ce pas plus agréable aujourd'hui comme endroit ?
Je suis un ancien fumeur, un de ceux qui se battent pour ne pas reprendre cette mauvaise manie qui vous amène doucement mais sûrement vers une fin toussotante désagréable qu'on appelle cancer. Je trouve qu'il est bien temps de rendre notre air commun sain. On interdit pas la cigarette, mais celle-ci est proscrite de nos lieux communs, publics.
Je me rappelle du temps où nos professeurs fumaient devant notre nez en classe...
Pour les personnes qui pensent que fumer est un droit, une liberté à chacun, et qu'on ne devrait pas supprimer cette activité de nos lieux publics, ils ne verraient donc pas d'inconvénient à ce que je fasse des tours de 4x4 dans les parcs publics crachant mon bruit et mes douces effluves de pot d'echappement devant le regard angelot de vos enfants, que j'amène ma radio pour suivre l'évolution des matchs de foot pendant la représentation de théâtre alors que vous êtes captivés par ce qui se passe sur scène, et qu'au travail j'ai le droit de me faire des pauses de 5 minutes en jouant à la playstation sur la télé de la boite car ça me détend et me permet de mieux réflechir, comme la clope le fait pour certains...
On m'a toujours dit que la liberté des uns arrêtait là où commençait celle des autres. Dans les lieux que je fréquente librement je veux avoir un air non pollué, je ne veux pas être un fumeur passif, est-ce trop demandé ? Ou alors je n'ai pas le droit de fréquenté les bars, d'aller danser le soir, de manger au restaurant et de travailler sans avoir à demander à mes collègues d'aller fumer plus loin !
Pour les fumeurs, il reste tout de même les endroits privés et la rue... c'est tout même bien assez.